On ne s’improvise pas grand orateur du jour au lendemain. Même en connaissant bien son sujet, il n’est pas si rare de se prendre les pieds dans le tapis le fil du micro : oui, c’est possible, même avec un micro sans fil ! Eviter ce fil, aussi invisible soit-il, c’est tout l’objectif d’une formation à la prise de parole en public.
Quand le public fait trembler
De plus en plus souvent les collaborateurs de l’entreprise sont amenés à prendre la parole. Devant la caméra, derrière un micro, sur un blog, pour soutenir et renforcer la communication de l’entreprise. La plupart d’entre nous le faisons sans crainte particulière, pour une raison principale : le regard de l’autre est indirect. Certes, y aura-t-il des commentaires, peut-être. Tant mieux, c’est un signe de bonne santé d’un blog, au même titre que les partages.
Surprendre sur le visage de ses auditeurs une forme de désapprobation, d’ennui ou de perplexité, ça, c’est une tout autre histoire. Oui, prendre la parole en public, c’est une prise de risque.
Pourtant, cette situation se rencontre plus souvent qu’on ne le croit. Les symposiums d’entreprise par exemple sont l’occasion rêvée de se frotter à un parterre en folie (ou moins…). D’autres circonstances peuvent vous amener à présenter votre activité en public, comme la recherche de partenaires ou de nouveaux financements.
Plaire à son auditoire est un enjeu. Capter son attention, la retenir, emmener le public avec soi dans son histoire, voilà ce qui restera à la fin dans les mémoires. L’exercice est en direct, le speaker n’a d’autre choix que de réussir son coup. C’est là qu’un peu d’entraînement quelques semaines avant peut faire toute la différence.
Parler en public : faisons la différence
Une préparation à la prise de parole en public s’adresse généralement aux collaborateurs des services commerciaux, marketing, techniques, plus largement le corps business. Ce sont d’excellents professionnels, mais ils peuvent manquer de ce recul nécessaire qui captivera l’auditoire et jargonner un peu trop.
En ce qui concerne les membres de la direction générale, leur position a souvent pour conséquence de les médiatiser au moins un peu. Par ailleurs, la prise de parole en public est pour eux un exercice courant, qu’ils maîtrisent.
Ainsi, s’il doit y avoir préparation, elle portera surtout sur du media training, dont l’objectif est de maîtriser ses rapports et le dialogue avec les journalistes de presse. C’est un autre exercice, particulièrement intéressant pour oser s’aventurer sur certains magazines et certains micros désirables et réussir son passage avec mention.
Dans le cadre d’un entraînement à la prise de parole en public, il s’agit moins d’apprendre à jongler avec les objectifs des journalistes qu’à devenir un funambule sur une scène éclairée. Vous l’avez compris, il y a une vraie part de spectacle, pour l’un comme pour l’autre, mais les points de vigilance et les bénéficiaires diffèrent.
Prise de parole en public : un jeu d’acteur
Faire l’acteur sur les planches, ça ne semble pas donné à tout le monde, à première vue. Et nous en voyons déjà quelques-uns faire demi tour en se disant que non, vraiment, ce n’est pas pour moi. Et bien justement si.
Parce que ce n’est qu’une question de technique et de répétition. Et ça, tout le monde peut y arriver. La prise de parole en public est un rôle, que l’acteur a longuement répété. Se l’étant suffisamment approprié, il peut ensuite s’en éloigner juste assez pour plaire naturellement à son auditoire.
Pour accompagner les collaborateurs désireux d’éblouir leur public, nous les plongeons en situation dès le début mais en huis clos et sous notre regard bienveillant, comme sous celui de notre caméra. Il faut évidemment pouvoir se regarder pour constater ses erreurs et ses réussites. C’est un de nos journalistes rompus à ce type d’exercice qui prend alors la responsabilité de la mise en scène et chaque étape est passée au crible.
Respiration, buste droit, les participants apprennent à prendre et surtout à garder la posture jusqu’au bout de leur présentation. Comment interagit-on avec le public ? Quel comportement avoir selon la taille de l’auditoire ? Les déplacements, les pauses, les relances, le regard, sont progressivement maîtrisés.
Savoir présenter le contenu
Naturellement, bien connaître son sujet est un préalable et l’on supposera que l’intervenant dispose de l’expertise ad hoc. Mais il est pertinent de renforcer cette expertise par un savoir-faire supplémentaire, celui de savoir présenter un contenu.
De quoi s’agit-il ? C’est à deux niveaux. D’une part, le propos doit être illustré. Avec l’équipe, l’élève d’un jour réfléchit à enrichir le texte d’exemples et d’actualités susceptibles de relancer l’attention. Il s’exerce également à interpeller la salle, voire une personne en particulier (en toute amabilité évidemment). Bref, savoir prendre la parole en public, c’est savoir se servir de l’environnement immédiat à son bénéfice.
D’autre part, les supports sont revus et corrigés. Oui, les supports, car il doit y en avoir deux types. Le premier est un support de présentation, destiné à être projeté à destination du public. Le second est la présentation du speaker qui offre en outre les éléments du discours, et qui peut être remis à l’auditoire le cas échéant.
Généralement ce type de formations se déroule sur deux demi-journées et les participants en repartent forts de conseils livrés et d’entraînement, et surtout gonflés à bloc. Une vraie cure de jouvence !