Créateur de contenu : ce métier qui n’existe pas…

Avocat, gendarme, attaché de presse ou violoniste : pour beaucoup, présenter son métier tient en un, deux ou trois mots. Sans percevoir tous les détails du métier concerné, tous les interlocuteurs comprennent « globalement ». Pour les créateurs de contenu, c’est une toute autre histoire !

Tu bosses dans une agence de contenu : ça existe ça ?

Selon le jour où cette remarque intervient, deux réactions tout à fait opposées peuvent voir le jour : affirmer avec passion que Oui, une agence de contenu, cela existe !, et d’enchaîner sur tous les cas d’usages possibles et imaginables, exprimer haut et fort que le contenu est la base de la connaissance humaine depuis que le monde est monde, et que sans contenu « toutes les petites applications du smartphone que tu tiens dans la main à longueur de journée, alors que tu ferais mieux de faire tes devoirs, seraient aussi vides que celui qui est rempli de lui-même » (sans viser personne).

Seconde option : tourner les talons sans même l’effort de prononcer un dernier mot. Sauf peut-être :

Mais tout le monde sait écrire !, second écueil du créateur de contenu

Alors, au risque de paraître condescendant : non, tout le monde ne sait pas écrire. Et c’est toute l’expérience du « relecteur » qui parle : au-delà des fautes d’orthographe et de grammaire les plus courantes (considérées comme acceptables dans un élan de magnanimité) jusqu’aux plus inattendues, savoir hiérarchiser l’information, construire un discours clair, cohérent et percutant, ou encore identifier les cibles du contenu produit pour en adapter le style et le niveau de compréhension, n’est pas chose innée. Ni apprise à l’école primaire accessoirement.

Entendons-nous bien : rien d’inaccessible en soi, mais c’est un véritable métier, dans lequel l’expérience joue un rôle essentiel. Et au même titre qu’on ne va pas apprendre son métier à un ingénieur, un créateur de contenu attend de ses interlocuteurs qu’ils ne considèrent pas l’écriture comme une « simple base apprise à l’école ».

Tu n’aurais pas préféré être écrivain plutôt ?

Je sais, la subtilité n’est pas le sens le plus partagé par l’humanité… Soyons donc didactique. Non, le métier d’un écrivain, contrairement à ce que le terme laisse croire, ne se résume pas à écrire. Avant d’écrire, un écrivain imagine des personnages, conçoit des ambiances et des décors, et pense une histoire avec un déroulé, des rebonds, des instants critiques puis un dénouement. En tout cas, lorsqu’il écrit des romans. Un essayiste, un philosophe et même un humoriste comme Pierre Desproges, honoré en tête de cet article, sont aussi considérés comme des écrivains.

Le créateur de contenu, s’il écrit en effet, peut revêtir de nombreuses casquettes : il peut être tour à tour écrivain (ce n’est pas incompatible), concepteur-rédacteur, journaliste, auteur de livre blanc, ghost writer pour une équipe de professionnels qui souhaite communiquer sur son métier sans savoir comment s’y prendre, speeh writer pour le porte-parole d’une entreprise ou pour des politiques, etc.

Sans oublier que le créateur de contenus est aussi là pour concevoir des contenus audiovisuels (films, reportages, podcasts…) et même des contenus événementiels !

Une chose est sûre en tout cas : sans contenu, et donc sans agence de contenu ou créateur de contenu, pas de communication, pas de marketing, pas de transmission de savoir et encore moins d’articles (intéressants ou non) à lire sur internet et autres vidéos à binger sur TikTok !